Bernard Lorjou, né à Blois le 9 septembre 1908, et mort à Saint-Denis-sur-Loire le 26 janvier 1986, est un peintre et graveur (lithographie, eau-forte et gravure sur bois) français. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale et pendant les années 1950, il est, avec Bernard Buffet, Jean Carzou, Alfred Manessier et quelques autres, l'un des peintres français les plus cités et les plus connus d'alors. Bernard Lorjou est le troisième enfant de Joseph et de Rose-Amélina dite Clotilde Lorjou, ses aînés étant Odette et Robert qui mourra à 19 ans de la tuberculose. Terminant à treize ans une scolarité turbulente et sans résultat, un temps apprenti charpentier mais souhaitant devenir peintre, Bernard Lorjou vers 1924 quitte Blois pour Paris où, vivant pauvrement - il est un temps garçon de course chez un imprimeur - il découvre l'œuvre d'Édouard Manet tout en fréquentant les anarchistes du Libertaire2. Peu après, en 1925, il est apprenti coloriste à l'atelier de dessin François Ducharne. Il y devient maquettiste et dessinateur en soierie. Plus tard, ses créations dans ce domaine habillent des célébrités comme la duchesse de Windsor ou Marlène Dietrich2. Il y reNContre aussi Yvonne Motet, sa future compagne, avec qui il se mariera en 1968, quelques semaines avant le décès de celle-ci d'une leucémie3. Soutenu par le critique Jean Bouret, il fonde avec Michel Thompson le mouvement anti-abstrait « L'Homme témoin de son temps ». La première exposition du groupe a lieu à Paris en 1948. La même année, il partage avec Bernard Buffet le prix de la critique. Ce dernier participe à la seconde exposition de l'Homme témoin en 1949. La troisième et dernière a lieu en novembre 1962 avec seulement Yvonne Mottet, au bal du Moulin rouge. En 1953, il reNContre Domenica Walter-Guillaume qui le met en relation avec le marchand d'art Georges Wildenstein, la duchesse de Windsor, Edgar Faure, Arthur Honegger et d'autres personnalités6. Farouche adversaire de l'art abstrait, Lorjou le qualifiera dans une lettre ouverte au président de la République « d'imbécile, apatride, vide, art de dégénéré… devenu par la volonté de votre ministre de la Culture, l'ART officiel français7 ». En 1960, il signe une autre lettre ouverte en faveur du peintre David Alfaro Siqueiros, alors emprisonné au Mexique et qui le remerciera de sa préseNCe lors du vernissage de L'assassinat de Sharon Tate au musée Galliera, le 14 octobre 19708. Personnage irascible et fantasque, Lorjou fait circuler en 1977 une pétition pour la défense de l'Art français et contre le Centre Beaubourg qu'il n'hésite pas à affubler du mot de Cambronne parce qu'il représente pour lui cet art officiel qu'il exècre particulièrement9. D'un style onirique figuratif, il est souvent considéré par la critique comme un expressionniste tardif. Artiste autodidacte, il se définit lui-même comme « la bête noire » des conservateurs de musées10. Dans la mouvaNCe du Salon de la Jeune Peinture de la Nouvelle École de Paris, il expose au Salon des peintres témoins de leur temps et au Salon d'automne tout au long de sa vie après la Seconde Guerre mondiale. Il passe les dernières années de sa vie à Saint-Denis-sur-Loire. Le lundi 27 janvier 1986, on lit en page une du quotidien FraNCe-Soir : « Bernard Lorjou, qui souffrait de graves crises d'asthme, est mort dimaNChe matin à son domicile de Saint-Denis-sur-Loire, d'une crise cardiaque. Il était âgé de soixante dix-sept ans. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lorjou